HtmlToText
← articles plus anciens 02 septembre 2018 vacances au canada nous avons visité plusieurs villes sur trois fuseaux horaires. vancouver, l’océan, le parc stanley, ses third et second beach , son lost lagoon, le pont suspendu de capilano, la montagne grouse, l’observation des oiseaux de proie sur son sommet, le marché granville ; les villes de jasper, banff, lake louise, le parc naturel national, les lacs et les randonnées, l’immensité accidentée et rocheuse des espaces, la vie sauvage ( wilderness ) ; montréal, la vieille ville, la rue saint paul, les apéros sur les toits des hôtels, notamment l’hôtel de la place des armes et le william grey, le plateau saint-laurent, l’art mural, le mont royal, le jogging sur le chemin olmsted jusqu’à la croix mont royal, le chalet du même nom, sa vue sur la ville, le lac aux castors en contre-bas, le port et l’acrobranche urbain ; québec, son île orléans ; toronto et son quadrillage d’avenues interminables, son front de lac, la vue sur le c-tower, yorkville et ses commerces de luxe, forest hill et ses maisons de riche ; ottawa, minuscule ville dominée par son parlement, traversée par le fleuve du même nom ; montebello, village perdu entre les deux, offrant un vague charme de nord est américain à contempler sur des chaises muskoka. l’arrivée à montréal après dix jours dans l’ouest anglo-saxon fut un choc : inefficacité généralisée, syndicats, taxes les plus élevées du pays, travaux à tous les coins de rue, cacas nerveux identitaires, bref, un charme indicible bien de chez nous. dans toutes ces villes, errant au pied des gratte-ciels clinquants et des passants pressés, têtes hirsutes, corps abîmé, titubant comme des ours des trottoirs entourés d’une meute fidèle de chiens-loups faméliques, les même sdf qu’à paris, new york ou san francisco rappellent, comme dans toutes ces villes, la dureté du système et ce qu’il advient à ceux qui ne s’y soumettent pas. nous avons visité des lacs. lac beauvert au bord duquel nous dînions à jasper ; lac annette dans lequel nous avons pu nager ; lac peyto en forme de renard parfaitement dessiné dans le creux des montagnes ; mud lake que nous avons parcouru en bateau et sur les rives duquel nous avons surpris deux ours noirs se faisant la cour avant l’hibernation ; lac moraine que nous avons visité à l’aube dans des replis de brume et le soir entre chien et loup ; lac louise sur l’eau verte et glacée duquel nous avons fait du canoë ; lac miroir surplombé par un obélisque rocheux à la forme d’un ours pétrifié ; lac agnès et son tea house ; tous les lacs en bord d’autoroute dont la course de la voiture a surpris le scintillement véloce. nous avons fait des randonnées en montagne. a jasper sur le old fort point loop ; à banff le long du fleuve bow, sur le tunnel montagne et le long du johnston canyon ; à lake louise pour rejoindre les lacs miroir et agnès. cette dernière randonnée était magnifique. a mesure que l’on gravissait la montagne, la vue sur le lac vert s’élargissait en contre-bas dans une sérénité immobile ; une chute d’eau soudain apparaissait ; puis le lac miroir et son obélisque, autour duquel de petites silhouettes faisaient des ronds dans l’eau ; puis le lac agnès, magnifique, et la vue à l’infini. nous avons vu des chutes d’eau. les chutes de mud lake où nous nous sommes approvisionnés en eau fraîche ; celles de bow où nous avons tenu une réunion de famille ; de johnston où nous avons fait la queue pour quelques photos ; de montmorency au québec qu’on a traversées de part en part en tyrolienne ; du niagara que nous avons immortalisées en contre-jour, tôt le matin, pour semer la foule. nous avons parcouru des milliers de kilomètres en voiture. le long de routes serpentines séparées en deux par des lignes jaunes ; entre des montagnes offrant le spectacle rocheux, hallucinant et sans cesse renouvelé des chevauchements et sédimentations millénaires ; sur les trois cents kilomètres de décors de western de la promenade des glaciers de la route 93 entre jasper et lake louise ; sur les mille kilomètres de vide accidenté et inquiétant séparant vancouver de jasper ; sur la 401 d’une verte et apaisante monotonie sur laquelle veillaient des nuages placides, entre toronto et ottowa. nous avons mangé. goûté aux cuisines japonaise, indienne, mexicaine, libanaise, portugaise, italienne, thaïe, hawaïenne, anglaise, grecque ; avons établi le classement des meilleurs grilled cheese sandwich du pays, avec en numéro un tony’s grill, seul diner ouvert de blue river, au milieu de nulle part entre kamloops et jasper, tenu par une femme acariâtre, dans un décor de david lynch, et qui, avec son pain complet parfaitement beurré, son cheddar orange saumon parfaitement élastique et adhérant aux deux toasts, coiffait au poteau le four seasons de toronto et son sandwich qui fait du chichi ; avons même échoué dans un mcdonalds tenu par une famille locale, dans la ville de merritt, oubliée de tous au milieu de la highway 5, après avoir tenté notre chance au 7 eleven où languissait une bovary du cru, déjantée et probablement ivre, tournant des saucisses d’un air dégoûté en nous parlant de son week-end dans ce coin pourri, puis au subway où marinait depuis un temps lointain des ingrédients fatigués proposés par une junkie provinciale et désespérée ; avons réussi à déguster jusqu’à cinq frites de la centaine que compte une poutine de modèle courant ; à finir la moitié d’une queue de castor dans le beaver tails du front de lac à toronto, nappée d’oréo fondu, de cannelle, de compote de poire ; à survivre à un chocolat favori, crème glacée au sirop d’érable trempée dans un chocolat fondant. nous avons assisté à un concert de taylor swift au rogers center de toronto. taylor a couru en long et en large sur l’énorme scène, distribué une centaine de high five à la foule en délire, s’est envolé dans un drone au-dessus de celle-ci, a joué au piano, a changé une vingtaine de fois de tenue en cinq secondes à chaque fois, fait un duo avec bryan adams, dansé au centre de jeux de lumières épileptiques, mené des chorégraphies survoltées. nous étions crevés. nous avons visité deux musées. le rom de toronto où par souci d’éclectisme nous avons à la fois parcouru une exposition sur les araignées et une autre consacrée à la styliste néerlandaise iris van herpen ; le mac de montréal avec la très belle exposition interactive de rafael lozano-hemmer. nous avons vu mission impossible, the fall-out , une après-midi de pluie, dans une énorme salle, sur des sièges vibrants, au cinéplex de la rue sainte-catherine à montréal. tom cruise a couru comme un malade sur les toits de londres, fait de la moto dans un concentré de paris où tous les monuments étaient interconnectés et reliés par la seine souterraine, de l’hélico au-dessus des montagnes et lacs de norvège, situés au cachemire et, pour finir, sauvé l’humanité in extrémis, au prix de quelques côtes cassées, en désactivant au bord d’une falaise vertigineuse, en équilibre instable, le compte à rebours fatidique. nous avons surpris des épiphanies urbaines. un grand mur « palestine libre » à montréal ; belle de jour à l’affiche du cinéma du parc à park avenue ; une centaine de femmes sur la pelouse de east island à toronto dans une cérémonie religieuse de yoga en lulu lemon multicolores ; des gay pride dans toutes les villes ; une fresque représentant leonard cohen sur le mur d’un immeuble surpris à partir du mont royal. nous avons couru. fait le tour du parc stanley ; gravi et descendu le mont-royal ; pénétré le marsh loop à banff par une matinée pluvieuse, la peur au ventre de croiser un des ours dont les nombreuses pancartes d’avertissement et les bruits suspects des feuillages annonçaient la présence en plein saison des baies ; arpenté le front du lac ontario ; les rives du lac ottawa ; et les sentiers de la rivière des outaouais. nous avons rencontré plein de canadiens. tous ceux que nous connaissions dans les quatre coins du pays, lointains cousins, camarades d’universités perdus